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Qui suis-je ?
Mon nom : Nommée Inconnue :)
Mon prénom : J'en ai bien un...
Mon surnom : Pounette, Puce, LaGrosse,Pétasse, Mamour, Namoureuz et d'autres encore...
Mon statut social : Elève en terminal ES faute d'autre solution (cf. ma fiche navette connard de profs)
Mon statut affectif : heureuse
Ma date de naissance : Au mois de Mars il y a 18 ans...
Mes cheveux : Blonds de nature, avec quelques mèches blondes, les brunes ayant disparues...
Mes yeux : Bleus, verts ou gris au gré des nuages...
Ma taille : 1 m 60
Mon poids : Eurf on est obligé ? Entre 50 et 55kg...
Mon parfum : Flower by Kenzo, Deep Red d'Hugo Boss, Pink de Lacoste ou le dernier d'Hugo :)
Mes qualités : Attentive, fêtarde, aimante, bornée, câline,...
Mes défauts : Jalouse, bornée, un peu possessive, capricieuse,...
Mes signes particuliers : Dors avec un doudou, mange ses ongles, fume et boit à l'occasion...
Mon humeur : La main dans la sienne, le coeur contre le sien, j'partirais où il voudra bien m'emmener... Sourire kawai rien qu'à penser à mon petit bonhomme qui vient de naitre...
Mon activité du moment : Leurs prouver que je peux le faire ! et l'aimer plus que tout...
Mon adresse mail: La demander par article privé :)

Ce que j'aime ?
J'aime : Le shopping, le bleu, le McDo, les sorties entre potes, les soirées en boite, les soirées DVD/fumette 'vec mes hommes, les enfants mais chez les autres :), le foot,...
J’aime pas : Les maths, l'hypocrisie, le racisme, l'inculture, le noir, le céleri, l'état dans lequel je suis... Et tant de choses encore !
Ma musique : Un mix MP3 made in me...
Mon livre : "Où es-tu" de Marc LEVY...
Mes ambitions : Réussir à l'aimer comme ça toute ma vie, passer mon bac, et aller loin là où je veux en l'emmenant avec moi...

Tout ce que vous voulez...

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Et par chez vous...

Ma vie, mon rêve ou mon drame ???
Il fallait bien un jour que ça me revienne...
 J'ai toujours eu peur de parler ce jour perdu, de ces heures écoulées, de ces actes manquées... Je suis passée à travers le 11 novembre 2000 et j'pense qu'il fallait mieux que ce soit ainsi pour ma santé mentale...

Je me rappelle avoir pleuré, ri, parlé, aimé, haïe, reniflé et peut-être même pensé et ressenti... Je me souviens de tout maintenant après ce déclic... Je suis vague... Je vous raconte...

Jeudi, j'devais rejoindre MissMc pour faire le cadeau de ma Poun'. Ma mère partie au boulot, je n'avais pas la voiture, le temps clément j'me résigne donc à prendre le bus. L'arrêt de ma ligne le plus proche de chez moi s'appelle "Cimetière" et il porte bien son nom vu que placé face au cimetière (mouarf vous l'aurez deviné...). Bref...
Je suis arrivée et j'ai vu un amas de gens, je me suis dit qu'il y avait une manifestation quelconque sur ce trottoir, puis je me suis rendu compte de quelque chose de louche : les habits noirs, les regards rouges, les mains serrées et les corps voûtés.
Et puis j'ai vu cette petite fille (enfin petite j'veux dire cette adolescente plutôt) qui ne devait pas tout à fait comprendre les gens, leur présence, l'objet de ce nombre. J'ai vu dans ses yeux noirs ce que j'ai ressenti ce jour là... "Qui sont-ils ? Que me veulent-ils ? Vous la connaissiez ? Je ne vous connais pas c'était ma grand-mère, vous ne la connaissiez sûrement pas comme moi..."

Les brides de souvenirs me reviennent. La haine que je portais à mon père, la musique de ma chambre à 08h ce matin-là, la main de chacun de mes frères dans la mienne, le mouchoir de ma cousine, le regard fixe et sec de ma puce, le sourire et la bêtise facile d'une des petites, le corps voûté de mon papy qui venait de prendre 15 ans en l'espace de 3 jours comme si la misère du monde s'était abattue sur ses épaules (elle n'est plus repartie depuis)...

Besoin d'exorciser cette journée, dans les moindres détails, dans mes moindres pensées...
Sortez les mouchoirs ça ne va pas être une partie de plaisir et ça va peut-être prendre du temps...

Le samedi 11 novembre 1999, 05h30 du matin, j'entends un bruit qui me réveille à peine, puis les pleures de ma mère qui me sortent de mon semi sommeil. Je me souviens mettre cachée sous les couettes, sous les oreillers, enroulée au bout du lit pour disparaître. J'avais compris à cet instant même que la journée ne serait pas des plus agréable et qu'il fallait que je me rendorme le plus vite et le plus longtemps possible.
J'ai fini par émergée de ce pseudo sommeil à 11h30. Dans les escaliers j'ai croisé Tom qui remontait, pas un regard, pas un geste. Notre relation fraternelle étant très fusionnelle ça a renforcé le malaise. Je suis arrivée dans la cuisine, je voyais dans l'entrebâillure de la porte : mon père, Yoyen et sa copine de l'époque. Je me souviens mettre dit "Ne rentre pas surtout ne rentre pas". Et puis mon père m'a vu, m'a regardé et sans tact m'a dit "Ta grand-mère est morte cette nuit". Dès le premier mot je l'ai haïe d'une haie viscérale, pour il venait de tuer ma mamy et rien ne pourra plus jamais faire qu'il redevienne mon père. La copine de mon frère m'a pris dans ses bras, à tenter de mon consoler avec mes deux frères... Rien n'y a fait, j'étais sous le choc pas une larme mais plus de mots...
Je me rappelle mettre doucher car ma cousine L arrivait peut après pour ne pas rester dans la maison de mon grand-père. Je me rappelle avoir jouer avec elle, regarder un film et peut-être même ri... Je me souviens aussi que le soir ma voisine est venue nous chercher pour aller manger une pizza, "pour nous aérer et nous changer les idées" a-t-elle dit à ma mère. J'avais pas encore réalisé. Je me suis couchée le soir au coté de ma cousine en parlant, de notre soirée où l'on avait beaucoup ri, de mon copain de l'époque, du sien, de tout et de rien en particulier. Puis elle m'a dit : "Qu'est ce qui va changer maintenant ?" et là j'ai commencé à réalisé : "Je ne sais pas...". On s'est endormies...

Le lendemain matin, toute la famille proche et les amis étaient réunis en soutient chez mon grand-père. Il était et sera à jamais inconsolable, lui qui avait pourtant tout le temps dit qu'il partirait en premier, se retrouvait seul...
J'ai poussé la porte et le silence m'a envahi, j'avais perdu les mots, ma bouche ne pouvait plus articuler la moindre syllabe et ma gorge n'émettait plus aucun bruit. La mort était présente et je ne savais pas comment la combattre.
J'ai vu ma Tine dans un coin du salon, le regard vide, nulle trace de pleures sur ses joues. Le fait de la voir là m'a rassuré, je n'étais plus toute seule. Tine et moi on est une équipe, un couple de jumelles, une nécessité. L'avoir à mes côtés m'a sauvé des pleures qui m'attendaient, je venais de réaliser qu'on venait de perdre notre mamy.
Les adultes d'un côté, les enfants de l'autre, on a tous déjeuné. Puis il a fallu occuper les enfants loin des discussions mortuaires des parents. On a donc décidé de migrer à l'étage. Je me souviens des mêmes questions : "Qu'est ce qu'on va faire ?", "Qu'est ce que ça va changer ?", "On peut continuer à rire quand même ?"... Je ne me rappelle pas si c'était ce jour là où un de mes cousins a voulu faire une séance de spiritisme.
Bref, on a joué à tout, à rien, passant sûrement à côté de bons moments et de bons fous rires. Puis tout le monde est rentré chez soi. Moi sans ma Tine car il fallait du soutient moral et de la vie chez mon papy. Etant donné que sa famille habite loin, ils ont tous couché dans sa maison.

Le lundi suivant je suis allée en cours, "Comment le dire ?", "Ne pleures pas surtout ne pleures pas...". Ma meilleure amie de l'époque m'a dit que l'attitude de ma cousine (celle qui était venue manger une pizza avec moi) avait été intolérable. Elle avait ri, danser et s'était amusée toute la journée. Sur le coup j'ai été choqué, sachant que dans ma classe, ma prof principale avait fait tout un discours, sur la mort, ses conséquences, les attitudes à avoir...
J'ai passé la pire journée de cours de ma vie, la pitié des gens ou leur indifférence me mettaient dans un état de nerf. Je me rappelle être rentrée le midi et ne pas être repartie... Je me suis couchée et j'ai dormi pour oublier, pour plus penser, pour que ça change...
Le soir, j'avais demandé à ma maman de m'accompagner dans le salon funéraire. Entourée de mes deux parents, j'me suis avancée dans le couloir rose fushia avec des grosses fleurs sur les murs, mon père a tenté de me prendre la main mais je l'ai retiré de suite, je voulais être seule face à l'épreuve. Il a ouvert la porte, m'a dit "Elle est ici...", je me suis avancée, ma mère de l'autre coté de cette même porte et j'ai vu ses larmes coulées le long de ses joues, ma grand-mère allongée les mains croisées sur la poitrine, paisible... Je me suis reculée, je manque d'air, je pleure de colère, de haine, de rancune, de tristesse, je tape du pied, je ne peux plus me contrôler. Il me prend par le bras, me fait mal, me sors et me force à m'asseoir la tête entre les jambes... Une crise d'angoisse... Plus jamais ça...

Le mardi 14 novembre était le jour de son enterrement... Ma grand-mère avait laissé une lettre, ses derniers souhaits. Elle ne voulait pas être enterrée mais incinérée. Elle ne voulait pas non plus ni fleurs, ni plaques, ni pierres...
Je me rappelle mettre levée, d'avoir déjeuné, et puis d'être partie me doucher et m'habiller. Je me souviens d'avoir chantonné "One more time" des Daff Punks que je ne peux plus entendre depuis ce jour... Je me souviens être montée dans la voiture entre mes frères, le silence de l'habitable, la route qui défile, les endroits où je ne vais désormais plus...
Je me souviens d’être arrivée la main dans celle de Yoyen au salon mortuaire. On s’est tous assis, entassés les uns sur les autres pour que tout l’entourage tienne. Ma petite cousine est venue me voir : "Viens avec moi je veux la voir et maman veut plus rentrer...", je lui ai pris la main, j'ai ouvert la porte, on s'est approchées. Elle m'a regardé avec ses petits yeux : "Il faut pas que je parle trop fort ou je vais la réveiller", "Viens mon coeur on sort...". Un dernier regard, une caresse dans ses cheveux si ternes, et un bisou sur ce front si froid... Je ne supporte plus aucun contact froid ni sur mes mains ni sur ma bouche.
On a alors attendu qu'ils l'installent dans son cercueil, entendant les bruits de cette "chambre", les paroles des crocs morts qui se souciaient guère qu'on pouvait les entendre.
On est parti à la messe, ensuite, suivant ce camion noir... On est arrivés dans l'Eglise près de chez moi. J'ai vu tous ces gens, toutes ces têtes inconnues, tout ces regards larmoyants et toute cette pitié purulente... Une bouffée d'angoisse, "Respires" me dit Yoyen "Ca va passer ne t'inquiète pas... Je suis la...". Il est là, je prends sa main, on rentre dans l'Eglise. On s’assoit au deuxième rang, derrière ma mère, ma tante, mes deux oncles, maris et femmes respectives et mon grand-père. On écoute sans entendre, les gens se lèvent, mes jambes ne me portent plus, j'étouffe, j'aime pas les Eglises, je ne veux plus pleurer mais je ne me contrôle pas. Je me souviens de cette cérémonie que vaguement : "Elle est passée dans la pièce d'à côté"... "Frappes Mamy, allez frappes que l'on t'ouvre, que tu sortes..." Tine n'a pas pleuré, elle a intériorisé, Tom aussi, Yoyen n'a pas pleuré, il était fort pour moi et pour maman. Les autres cousins, je ne m'en rappelle pas, hormis les pieds de la petite qui se balançaient comme en attente d'une course poursuite de loup caché après la messe...
On est sortis 2h plus tard après avoir remercier tout le monde d'être venu et d'avoir déposé une bougie sur son cercueil. Sur le perron de l'Eglise j'ai vu ma marraine, je lui ai sauté dans les bras. Elle me donnait une bouffée d'oxygène, quelqu'un d'extérieur à ma famille, qui pouvait me serrer dans ses bras et dont les yeux n'étaient pas remplis de pitié malsaine...
On est rentré déjeuner chez mon grand-père et Tom m'a raccompagné à la maison...
La suite je ne sais plus...

La copine de Yoyen l'a quitté l'année d'après, j'ai pris ça comme une trahison, j'aurais pas dû c'était leurs histoires. Mais elle m'abandonnait alors qu'elle m'avait consolée...
Mon père est redevenu mon père, la haine est partie... Enfin, elle s'est projetée sur les médecins qui n'ont pas diagnostiqué assez tôt sa tumeur...
Ma mère a séché ses larmes plus facilement que moi et me console quand je vais mal : "Vous êtes là maintenant, j'ai besoin de vous et c'est dans le cycle logique de la vie que je sois encore là pour vous sans elle... Et puis on l'aime et elle nous aime toujours autant"...
Tom a mis du temps à accepter d'en parler ou à ouvrir les yeux face aux photos d'elle. Il a beaucoup souffert de sa disparition et souffre encore beaucoup de son manque dans la maison de papy...
Yoyen m'a enfin dit pourquoi il n'avait pas pleuré à la cérémonie. Il sait où elle est maintenant, il est confiant, il espérait que ça m'aiderait... Il sait où elle est oui mais pas moi, je ne l'ai pas vu partir...
Poun' s'en sort comme elle peut, avec ce qu'elle a, les larmes sécheront un jour peut-être ou finiront par s'épuiser...

Y'a une chose dont je suis sûre maintenant... C'est que j'ai un ange gardien...

Ecrit par Pounette, le Jeudi 3 Novembre 2005, 14:45 dans la rubrique "Actualités".